DOSSIER TECHNIQUE : Périodisation de la Force Maximale pour les Sprinteurs

Intégration Annuelle et Conversion en Puissance Spécifique Le développement de la force maximale constitue une composante essentielle dans l'entraînement du sprinteur. Cette qualité conditionne la production de puissance mécanique, déterminante pour l’accélération et la vitesse maximale.

DOSSIER TECHNIQUE

B. Marmoud

5/13/20252 min read

woman in green tank top and black shorts doing yoga during daytime
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Le modèle de périodisation en blocs (Issurin, 2008), souvent utilisé pour organiser ces qualités, propose une séquence logique de blocs (accumulation, transmutation, réalisation) orientés sur des qualités spécifiques. Toutefois, les travaux récents, notamment de Morin et Bosch, suggèrent de ne pas raisonner uniquement en termes de charge et de filières, mais de penser en orientation de force (horizontalité vs verticalité), spécificité motrice et robustesse neuromusculaire.

Enjeux pratiques : vers une planification intégrée et nuancée
Phase 1 – Accumulation : développement de la force maximale (vision classique vs moderne)

Dans l’approche traditionnelle, cette phase repose sur un développement de la force structurée en salle avec des exercices standards (squat, presse, soulevé de terre). L’objectif est d’améliorer le potentiel neuromusculaire global. Selon Morin, cette force ne sera utile que si elle est orchestrée dans la bonne direction : « On peut être très fort verticalement sans être efficace pour sprinter » (Morin, 2015).

Frans Bosch pousse cette idée plus loin : selon lui, la force maximale est une condition insuffisante si elle n’est pas intégrée dans des patterns moteurs spécifiques. Il prône un travail de renforcement en contexte instable, asymétrique, intégré au geste (ex. : single-leg snatch avec co-contraction, step-up dynamique instable, variations angulaires et proprioceptives).

Nuance à apporter :

  • Utiliser la force maximale comme base, mais limiter la "force pour la force".

  • Introduire des exercices intégrés et coordinatifs dès la fin de l’accumulation pour préparer la transmutation.

  • Par exemple : combiner squat lourd avec des drills de coordination (skips, bounds, cross-step) dans la même séance.

La performance en sprint dépend de la capacité à générer une force orientée efficacement, dans un temps très court, tout en maintenant une coordination optimale. Le développement de la force maximale, puis sa conversion en puissance spécifique, est un objectif central de l'entraînement en sprint. Cependant, cette progression ne peut être linéaire ni universelle. Elle doit s’inscrire dans une approche individualisée, tenant compte du profil force–vitesse de l’athlète (Morin et al., 2011), de son niveau de coordination (Bosch, 2015), et de sa capacité à transférer la force vers des actions motrices complexes.

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